G, H, I, Quand elle est partie

Bingo. Gabrielle et Hararielle, figures célestes au masculin mais sœurs du pasteur de l’église protestante du coin, avaient fait l’affaire. Ce n’était pas dans les habitudes de Shikamaru de coucher avec des sœurs jumelles en même temps, seulement elles étaient d’elles-mêmes venues le voir après le cours de grec ancien pour discuter de certaines choses plus scolaires que leurs retrouvailles dans le lit du garçon quelques heures plus tard.

Deux d’un coup et Kiba en était le témoin formel, les ayant vues ressortir de la chambre de Nara toutes les deux quand il rentrait de l’épicerie du campus. Dans leur petite tenue fragile et leurs cheveux ébouriffés, elles lui avaient souri avant de filer pour rejoindre leur propre chambre.

En deux semaines, Kiba commençait à enrager dangereusement. Il fallait qu’il trouve un moyen de stopper l’engouement sexuel de son ami. Mais comment ? La réponse lui parvint de la manière la plus anodine qui soit : un texto envoyé par une grande amie.

« J’ai presque plus de P.Q. à l’appart. T’en aurai à me filer ? »

Du côté de Shikamaru qui venait enfin de se ressaisir en se disant qu’il venait de faire quelque chose d’immorale (et question immoralité, il en avait un paquet sur la conscience), l’incongruité de la situation le frappa de plein fouet. Il se rhabilla, profita de sa soirée pour regarder une émission sur cette télé en hauteur qui lui tordait le cou et se coucha à une heure dérisoire quand on le connaissait bien.

Trois légers coups toqués à la porte le lendemain le réveillèrent dans son lit d’amour en compagnie de sa seule présence à lui. C’était enfin le week-end, après une dure semaine de labeur à réviser ses cours pour les prochains partiels. Qui pouvait donc venir l’importuner de la sorte ? Shikamaru se releva, s’habilla d’un haut si sale et ouvrit à son inquisiteur. Son inquisitrice en fait.

Dans sa petite robe à fleur lui arrivant à moins de la moitié de la cuisse, Temari, LA Temari, LA Sœur de Kankurô, débarqua dans sa vie pour creuser un inconfort dans l’esprit embrumé au réveil de Nara Shikamaru.

« Tema. Mais qu’est-ce que tu fiches ici ? demanda-t-il, soufflé par le petit air goguenard qu’elle lui adressait en se penchant pour lui faire la bise. T’es pas dans ce bâtiment toi.
– Oh, je sais. Mais y’a plus de papier toilettes chez moi, l’épicerie est fermée le week-end et depuis vendredi soir je me contente de récupérer des mouchoirs et du sopalin à droite et à gauche. Kiba m’a dit que tu aurais sûrement quelques rouleaux pour moi. »

Kiba… Le fourbe. Il aurait du s’attendre à une traitrise de la part de son ami mais de là à faire entrer Temari en jeu… C’était plus que risqué. Le brun la laissa pénétrer dans l’appartement, s’installer sur la chaise de jardin qui lui servait de canapé, de chaise de bureau et de pouf, et fila dans sa minuscule salle de bain.

« Combien de rouleaux ? lança-t-il pour meubler le silence qu’il n’appréciait pas quand il avait l’occasion d’entendre la voix de sa jolie blonde.
– Un seul suffira. Lundi j’irai m’acheter un pack. Ça m’embête vraiment d’avoir à te demander ça, Shikamaru. »

Shikamaru… Qu’elle prononce encore son nom. Juste une fois… Juste en le regardant dans les yeux. Mais c’était déjà trop demandé.

Ça aurait pu en rester là. Après avoir reçu son rouleau de papier toilette, elle aurait pu filer, avec sa jolie robe qui lui découvrait une grande partie des jambes. Mais pas aujourd’hui, aujourd’hui ce n’était pas dans ses intentions.

« Dis-moi, ajouta-t-elle en réceptionnant le rouleau qu’il lui lança. Tu fais quelque chose demain ? »

Rouge aux joues et cœur qui bat la chamade. Shikamaru se sentait toute chose, c’était idiot.

« On fête l’anniversaire de Gaara, dimanche. Je n’ai pas pensé à te prévenir plus tôt mais ça serait génial que tu passes lui souhaiter au moins. Enfin si tu arrives à bouger ton postérieur de paresseux. »

La blonde se releva en lui passant devant pour ouvrir la porte d’entrée. C’était vraiment trop bête qu’elle s’en aille déjà, clamèrent les pensées de Shikamaru.

« Bien sûr. Ça va se faire où ? Un cadeau à ramener ? »

Le cœur n’y était déjà plus. D’accord, il était dingue de cette fille. Bien avant de sortir avec son ex à piercing ou en couchant avec ces dernières perles en date. Il s’agissait d’un sentiment profondément ancré. Ça l’ennuyait mais, et alors ?

« À vingt heure au resto de Chôji. Il aura fini son service à vingt-deux pour qu’on puisse sortir un peu après. Pas besoin de cadeau, tu le connais. »

Gaara, frère rouquin de Kankurô et Temari n’était pas un enfant bavard ou extraverti. Mais tout le monde l’appréciait comme ça, on n’y changerait rien de toute façon. Elle s’en alla, faisant voleter le bas de sa robe qui fit frémir le pauvre Shikamaru qui se retenait de la rattraper pour lui plaquer ses lèvres sur le visage (ça n’aurait été commode pour personne, il ne visait jamais bien dans la précipitation, se retrouver avec un baiser mouillé sur l’œil n’aurait certainement pas plu à Temari).

A regret, il referma la porte pour s’affairer à quelques histoires qui lui remonteraient le moral avant de revoir sa blonde.

Il lui fallait un I. Et il était tout trouvé, ne restait plus qu’à la convaincre.

 

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