S, T, Temari s’il-te-plait
Il avait couché avec Sakura. Parce qu’il en avait besoin, parce qu’elle n’avait plus personne. Simplement pour se défouler. Dans cette petite remise au fond du terrain, cachée par un gros saule et décorée de ce lac scintillant où la lune se reflétait depuis quelques heures déjà.
« On n’en parlera pas, n’est-ce pas ? questionna-t-il l’air désespéré.
– Non. Je connais les raisons qui m’ont poussé à faire ce qu’on a fait. Je ne connais pas les tiennes pourtant. Tout va bien ? »
Sakura était homosexuelle. C’est ce qu’elle disait à qui voulait bien l’entendre. C’était un peu le cas. Mais elle ne disait jamais non à un gentil jeune homme. Surtout quand il lui avait bien fait comprendre ses intentions tout la soirée. Des intentions qu’elle ne trouvait pas très claires étant donné que Temari était dans le coin.
« Pas vraiment, mais ne t’inquiète pas, j’ai décidé de passer à autre chose. »
Ça ne rassurait pas du tout la jeune fille. Mais soit, elle ferait avec le peu d’information qu’elle avait.
« C’est parce qu’elle est de nouveau avec Sasori que tu te mets dans un état pareil ? »
Sakura Haruno se fichait pas mal de Temari, dans le sens large du terme. Elles n’étaient pas amies, pas proches, n’avaient aucune attache l’une pour l’autre. Mais elles se connaissaient depuis déjà cinq ans et il fallait faire avec. La Terre entière savait que Shikamaru avait craqué sur la grande blonde. Ladite blonde aussi, aux vues des derniers ragots que lui avait raconté Ino. Qu’ils restent ainsi prostrés n’annonçait cependant rien d’encourageant.
« Ça doit être ça, oui.
– Alors, si tu es si amoureux que ça d’elle. Pourquoi vas-tu voir ailleurs au lieu de te focaliser sur elle ? »
« Je réponds quoi à une question pareille, honnêtement ?
– La vérité, mon lapin. Donne-moi ta vérité sur un plateau d’argent, allez, je t’écoute.
– Maman, s’il-te-plait… »
Shikamaru, après avoir ruminé toute la nuit d’atroces pensées à son propre sujet, s’était finalement réveillé le premier et s’était dit qu’appeler sa mère lui ferait du bien. Depuis, il tournait en rond dans l’arrière-cour, téléphone à la main.
« Non-non-non. Pas de s’il-te-plait. Tu tournes autour de cette jeune fille depuis tellement longtemps que je te pensais obsessionnel. Maintenant que j’apprends que tu es allé voir ailleurs en sachant qu’elle avait un penchant pour toi, je m’interroge. Qu’est-ce que tu attends d’elle, réellement ?
– Qu’elle ne soit qu’à moi, soupira-t-il en se massant les tempes.
– Et comment veux-tu qu’elle ne soit qu’à toi si tu vadrouilles auprès d’autres demoiselles ? Oh, tu sais, Chôji m’a raconté beaucoup de chose à ton sujet ces derniers mois. C’est pas très joli-joli, si tu veux mon avis.
– Maman… Non… Ne me dis pas qu’il t’a parlé de ce pari.
– Oh, bien sûr que si qu’il m’en a parlé. Pendant trois heures, le mois dernier ! »
Chôji ! Foutu vendu !
« J’espère que tu te protèges, au moins. Ne manquerait plus que mon bébé attrape une cochonnerie.
– Je fais toujours attention. Ne sois pas si inquiète.
– Bon, tu arrêtes de tourner autour du pot, oui ! Nous parlions de Temari !
– Mais, c’est toi qui-
– Tut-tu-tut. Alors, raconte-moi tout. »
Shikamaru Nara était amoureux de la grande sœur de l’un de ses amis depuis le collège. Elle n’avait pourtant pas eu de réel intérêt pour lui avant qu’il n’atteigne le lycée et qu’ils de fréquentent à quelques soirées en compagnie de leurs autres amis. Temari n’avait d’ailleurs eut un réel intérêt pour lui qu’à partir du moment où il était entré en Faculté et qu’elle se soit mise à le fréquenter plus régulièrement dans un autre cadre.
Et puis il y avait eu cette soirée où tous les deux avaient un léger coup dans le nez. Elle était souriante, il avait oublié d’être feignant. C’était l’été, il faisait beau, chaud, l’ambiance se prêtait à la séduction et au rapprochement. Ils s’étaient rapprochés, oui. Le temps de quelques minutes. Avant qu’elle ne le raye de son quota de bouches embrassées et qu’elle lui prie de garder ça pour lui. (Ce qu’elle n’avait d’ailleurs pas fait de son côté aux vues de ce que lui racontait Ino.)
« Est-ce que tu es amoureux d’elle, alors ?
– Je suis fou d’elle, si tu savais.
– Alors pourquoi n’as-tu jamais prit la peine de le lui dire, ignare de fils ?! »
Parce qu’il n’était qu’un pleutre gamin qui n’en faisait qu’à sa tête. Voilà tout.
Chôji fit la moue en apercevant Shikamaru depuis la fenêtre de sa chambre. Temari avait ramené cette excuse que représentait Sasori pour de mauvaises raisons qui lui faisait songer qu’elle avait vraiment la dent dure.
Le week-end s’annonçait plus difficile que prévu, c’était tellement dommageable.
« Mais passe-moi le café, bordel ! T’es plus chiant d’année en année, Naruto ! éclata Ino, dans la cuisine.
– Non, jamais ! Pas tant que tu ne te seras pas excusée de m’avoir traité d’idiot à l’école primaire ! Je suis- »
Sakura attrapa la cafetière, versa le café chaud dans trois tasses, en prit une et s’en alla pour se poser aux abords du lac en compagnie de Temari, et de ses deux frères qui pataugeaient déjà dans l’eau du lac.
« C’est pas possible ce bruit à l’intérieur, soupira la jeune blonde. Comment tu as fait pour survivre à ça toute ta vie ?
– L’habitude. »
Elles s’allongèrent simultanément sur le gazon et Sakura décida alors qu’il était temps qu’elles aient une discussion. Sa curiosité la démangeait déjà beaucoup trop.
« Qu’est-ce que Sasori fait ici au fait ? Je croyais que vous n’étiez plus ensemble depuis un moment.
– Oh. Tu sais… Il sort avec Kankurô, en vérité. Je n’arrive pas à y croire. C’est peut-être pour ça que ça marchait si mal entre nous.
– Je croyais que-
– Tu t’imaginais que je sortais avec lui dans l’unique but de montrer à Nara que je m’en sors bien sans lui ? C’est un peu ce que je lui ai dit. Mais la vérité, c’est qu’il culbute mon frère et que moi je suis toujours seule.
– Pas cool.
– Pour qui ? Pour moi, non. Et pour vous deux non plus, visiblement. »
À cette dernière phrase, Sakura se releva pour scruter Temari.
« Je suis observatrice, je suis jalouse et je suis curieuse. C’est assez difficile de faire semblant d’être aveugle. »
Shikamaru ne serait pas content de l’apprendre.
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