Temari

« Je suis zune merde. Un raté. Je voulais une zeule chose : être avec Temari, n’être qu’avec elle. A la place je fais quoi ? Je me tape l’alphabet ! Je suis qu’un pauvre crétin… Patron, encore un verre, s’il-vous-plait. »

Kiba capta le regard du barman en lui demandant de ne pas obtempérer, ce que l’employé comprit.

« Ne te mets pas dans des états pareils, voyons. Tu ne pouvais pas savoir que Sasori et elle c’était du pipeau. Même moi je n’y ai vu que du feu jusqu’à ce qu’il emballe Kankurô. »

Shikamaru était perdu, totalement désorienté et son cœur menaçait de le lâcher à chaque instant. Il avait couché avec dix-neuf femmes différentes en cinq mois et pas une seule n’avait été Temari. Il avait pallié à ce défaut en couchant avec celles qui lui ressemblait, physiquement et psychologiquement. Ça n’avait pas suffi. Il l’avait perdu dès l’instant où elle avait appris l’existence de ce pari. Non, pire. Dès qu’il en avait eu l’idée.

« Merde quoi. J’avais qu’une seule chose à faire. Une seule, brp, Shikamaru retint un rôt. Une seule Putain de Chose. J’ai préféré faire mon connard de feignant et en couchant avec la moindre femelle qui voulait se faire poutrer. J’suis qu’un… Crétzbvrrrr. »

Kiba lui donna une tape sur le dos et se tourna vers la porte principale, espérant voir Temari, qu’il avait appelé cinq minutes plus tôt, débarquer et parler au jeune homme. Ces minutes paraissaient terriblement longues. Pourquoi Sakura avait-elle avoué à ce pauvre Nara tout ce qu’elle avait appris durant leur week-end une heure auparavant ? Et au téléphone. Merde quoi, ils étaient dans la même fac !

Par la même occasion, Kiba avait appris que Nara Shikamaru n’était plus qu’à sept lettres de la victoire, ça devenait inquiétant.

« Tu sais ce qui est le plus risible dans toutes cette histoire, mon ami, rit Shikamaru en lui soufflant son haleine alcoolisée au nez. Il me reste un mois pour me taper sept femmes de cette faculté. Et je serai incapable de bander devant n’importe laquelle d’entre-elles. N’importe laquelle, putzain. »

Une main se posa sur l’épaule de Kiba qui se sentit soulager à l’apparition de Temari. Finalement, il n’aurait pas à en entendre plus, c’était une bonne chose.

« Je te le laisse, ça ira ?
– On va s’expliquer et je le ramène jusqu’à chez lui, ne t’inquiète pas. »

La blonde prit place à côté de Nara et signala sa présence au barman.

« Un jus d’orange. Je sens que la nuit va être longue, soupira-t-elle.
– Oh. Mon Dieu. Temari me fait l’honneur de sa prés-brp. Pardon. De sa présence. Queeeeeel bon vent t’amène, jolie jeune femme ? »

La blonde serra les dents et regarda l’employé lui amener son jus d’orange.

« Je suis là parce que, d’après Kiba, je suis la seule à pouvoir intervenir et à te faire entendre raison.
– Raison ? Quelle raison, putain… J’ai le sentiment que la Terre entière se fout de ma gueule. »

Sakura ne savait pas tenir sa langue.
Chôji ne savait pas tenir sa langue.
Kiba ne savait pas tenir sa langue.

Et, pire que tout. Temari ne savait pas tenir sa langue.

« Tu te pointes dans ma vie, tu me paluches fougueusement, tu te barres, tu empiètes sur mes sentiments, tu me fais la morale, me lâche, me soutiens, tu es jalouse de mes relations mais tu fais rien pour que ça change. Putain, Tema. Qu’est-ce que tu attends de moi, merde… »

Chaque mot qu’il prononça le frappa lui-même d’une atroce manière. Dans chaque interrogation qu’il lui avait imposée se cachait une question. La même, toujours.

« Et toi, Nara. Qu’est-ce que tu attends de moi ? »

Il tourna la tête vers elle, la regardant droit dans les yeux. Elle lui souriait tristement, apparemment frappée elle-aussi par ce qu’il avait dit.

Qu’attendait-il d’elle ?
Qu’elle fasse un pas en avant.

Qu’avait-elle fait ?
Rien.

Qu’attendait-elle de lui ?
Putain.

« Putain. Je suis vraiment qu’un crétin… Je devais être le mec le plus futé de la promo… »

Sasori, Konan… Des évènements arrivés aux mauvais moments, rien d’autre. Il était passé à côté de ça parce qu’il n’était qu’un imbécile orgueilleux. Voilà tout. Pourquoi n’y avait-il jamais songé auparavant ?!
Temari n’était, tout compte fait, qu’un être humain. Aussi mignon soit-il.

« J’ai manqué de courage. Je me suis dit, tant pis. Il a Konan. Quand vous n’étiez plus ensembles j’ai pensé que tu étais passé à autre chose et qu’il ne servait à rien que je m’acharne. Je me rends compte que j’avais tout faux. Comme d’habitude. »

Embrumé dans son alcool, le brun ne fit aucun commentaire mais s’avoua penser la même chose sur son propre compte.

« Mais je sais maintenant que tu n’en as visiblement pas grand-chose à faire des sentiments d’autrui. Que j’aie été jalouse ou pas. Finalement… On s’en tape. »

Elle avala d’une traite sa consommation, paya pour tous les verres bus et raccompagna Shikamaru à sa chambre, l’y abandonnant si rapidement que, le temps qu’il se retourne pour lui proposer de rentrer, elle avait disparu.

Sans plus un seul misérable mot de plus.

 

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