Temari-uya

Nara Shikamaru ne sortit pas de sa chambre une semaine durant. Refusant de faire face à cet atroce destin qui convenait à rappeler qu’il ne serait jamais rien pour Temari.

Elle l’avait rayé de sa vie. Définitivement.
Ils s’étaient manqués. Pour toujours.

« Shika… Tu ne vas pas rester dans cette chambre toute ta vie, si ? On va avoir de gros examens bientôt, joue pas au con, jeta Tenten en même temps que ses chaussures dans l’entrée de sa chambre.
– Tu ne m’en crois pas capable ?
– Si, bien sûr que je t’en crois capable. C’est bien ce qui m’inquiète. »

La brune sortit du lait du frigo, en mit dans une tasse et la chauffa au micro-onde.

« Chô demande quand est-ce que tu comptes passer.
– Bientôt.
– Ino veut savoir si t’as refilé une MST à Sakura. Il parait qu’elle est pâlotte en ce moment.
– J’en sais rien.
– Kiba te rappelle qu’il te reste pile trois semaines. T, U, V, W, X, Y, Z. Ça fait plus beaucoup de lettres.
– T, il faudrait déjà que j’arrive à me faire une T.
– Ne compte pas sur moi. Tu sais très bien ce que j’en pense.
– Je pense qu’à Temari en ce moment de toute façon.
– Si tu sortais un peu, ça te changerait les idées.
– Non.
– Très bien. Oh et Temari te passe le bonjour, elle voulait venir ici mais elle s’est dit que ça serait une mauvaise idée. Tu sais, depuis que… »

Shikamaru n’écoutait plus son amie. Temari était prête à le fréquenter encore. C’était une chance inespérée de la reconquérir. Si ça ne fonctionnait pas, il abandonnait. Pour de bon.
L’idée en tête, il se rappela de l’existence de Tenten.

« Non, ne compte pas sur moi, hoqueta la brune.
– S’il-te-plait. Je ne te demanderai plus jamais quoi que ce soit. Plus. Jamais.
– C’est hors de question. Tu as vu la porcherie dans laquelle tu vies ?
– Justement, t’es la plus à-même de m’aider ! Allez, s’il-te-plait, aide-moi à faire le ménage. »

Il serra ses mains contre celles de Tenten et la supplia à genoux. Incapable qu’il était de faire le ménage, il avait vraiment besoin d’une seconde paire de main.

Son plan était monté, Temari venait ce soir, c’était la dernière occasion qu’il aurait de se rattraper de toutes les erreurs qu’il avait provoqué dernièrement. Il lui suffisait de faire le ménage, à manger, d’être cordial, serviable, aimable et pas trop lourd sur ses avances. C’était tout bon.
Sa brune d’amie le quitta alors, vite remplacée par Chôji à qui il voulait absolument parler.

« Ne sois pas trop brusque alors. Elle est plutôt réticente à te voir, en ce moment. D’une part parce qu’elle t’a clairement envoyé bouler la dernière fois et d’une autre part parce qu’il parait évident que T est la suite logique à Sakura. »

Le cœur de Nara rata un battement. Quel idiot il pouvait être parfois ! Comment avait-il fait pour ne pas y penser ?

« Je ne compte pas continuer ce pari, Chô. J’ai le sentiment qu’il m’a assez pourri l’existence ces dernières semaines. Garde ça pour toi, pour l’instant. Pas la peine que la Terre entière le sache.
– Pas de soucis, mon ami. Je suis une tombe.
– Pas d’après ma mère. »

Lâché comme une boutade, les deux jeunes hommes en rirent et Akimichi s’en alla finalement, laissant son ami préparé le repas qu’il voulait offrir à Temari.

*

À vingt heures, Shikamaru s’attelait déjà à la préparation d’une crème brulée maison quand on frappa à la porte de sa chambre d’étudiant. Étonné, parce qu’il n’attendait que Temari un quart d’heure plus tard, il laissa sa préparation refroidir et ouvrit à une rousse au sourire qui ne lui disait rien qui vaille.

« Salut Tayuya, je peux faire quelque chose pour toi ?
– Coucou, toi. Je passais devant ta résidence et je me suis dit que je pourrai venir te rendre visite. Je ne te dérange pas, j’espère, demanda-t-elle, parcourant d’un coup d’œil la salle derrière Shikamaru.
– Je faisais à manger, en fait.
– Ah cool, je suis très bonne cuisinière, tu as besoin d’aide ?
– Je ne pense pas, c’est pas vr- »

« -aiment le moment de me déranger, j’attends cette femme que j’aime depuis des années pour lui prouver que je ne suis pas un mauvais bougre. Ne viens pas tout gâcher. »

Elle avait pourtant plaqué ses lèvres contre celles de Shikamaru avant même qu’il n’ait le temps de finir cette phrase qui racontait pourtant si bien ce qu’il attendait de la suite de sa soirée.
Ce qui  ne surviendrait finalement pas.

« Si c’était pour m’annoncer que tu comptais te moquer aussi largement de mes intentions, je n’aurai pas pris la peine de me déplacer, Nara. »

Temari était là, plan tellement conventionnel du mauvais endroit au mauvais moment. En avance, comme toujours, telle la Temari qu’il avait toujours aimé.
La scène qu’elle avait devant les yeux l’enrageait tellement… Shikamaru, une main sur l’épaule de cette Tayuya qu’elle ne connaissait pas tant que ça, à l’embrasser. La rouquine se tourna d’ailleurs vers elle, lui lançant un regard las.

« Salut Temari, on peut faire quelque chose pour toi, lança-t-elle, d’une voix terriblement désinvolte qui insulta la blonde.
– Je ne pense pas, non. Je vais y aller. Bonne soirée. »

Sans qu’un mot de plus ait eu la possibilité d’être prononcé, elle disparut.
Shikamaru était incapable du moindre mouvement, trop subjugué par ce qu’il venait de vivre en l’espace de trois minutes. Tayuya le ramena finalement à la réalité d’un claquement de doigt et reprit là où elle avait été interrompue, léchant les lèvres du Nara, si déconnecté qu’il était.

Le rôti qu’il avait mis au four brûlait déjà. Cette soirée était foutue.

 

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