T.
Elle était amoureuse. Désespérément amoureuse. D’un homme qui, visiblement, se fichait d’elle et de ses sentiments d’une telle force qu’elle doutait qu’il ne l’ait jamais estimée.
« Tu es très jolie, ce soir, Tem. Ça fait plaisir de te voir de si bonne humeur.
– Tu te portes plutôt bien toi aussi, Nara. Avec tout l’alcool que j’ai ingurgité, je crois que tout le monde se porte plutôt bien en fin de compte, haha.
– C’était un compliment ?
– Je crois qu’on s’en fout. Viens, on va danser. »
Un été plus tôt ils dansaient l’un contre l’autre, collés si fort que chaque mouvement du brun contre son corps l’avait électrisé. Ils étaient là, leurs lèvres si proches, ce sentiment de chaleur provoqué par l’effervescence de cette fête et l’alcool qui leur montait à la tête.
« Nara, viens avec moi. »
Elle l’avait embarqué à l’extérieur, sur cette terrasse sombre, et les avaient installés à la rambarde, regardant le feu d’artifice du Nachi no hi Matsuri.
« C’est magnifique avait-il murmuré en s’appuyant à la rambarde, prenant Temari par la hanche pour la coller à lui.
– Ouais. Dommage qu’on n’ait pas ça à Konoha, hein, lança-t-elle en tournant la tête vers lui.
– Oui… »
Leurs regards se croisèrent. Longtemps. Puis il baissa la tête, fronçant les sourcils avant de se redresser pour s’accrocher à elle.
« Hé, Shika, qu’est-ce que tu fais ? »
C’était la toute première fois qu’elle l’appelait ainsi. La dernière aussi.
Il se pencha sur elle, l’embrassa, passant une main contre sa nuque.
« Je l’ai laissé faire. M’embrasser avec cette passion que je n’avais pas connue avec toi. Il me tenait tout contre lui. Je ne pouvais pas résister, tu vois.
– Pas vraiment, répondit placidement Sasori. Je constate juste que tu avais déjà rompu avec moi, par contre.
– Oh, arrête avec ça, ça ne pouvait pas fonctionner. Va faire des papouilles à Kankurô plutôt. »
Sasori se servit une tasse de thé et écouta Temari avant de l’interrompre, prit d’un doute soudain.
« Mais… Attends. Ça fait combien de temps que tu gardes Shikamaru en tête ? D’après tout ce que tu me racontes, ça doit provenir d’avant même notre rupture. Ou même qu’on ait été ensemble, en fait.
– Qu’est-ce que tu racontes. J’avais jamais fait attention à ce gamin avant qu’il se retrouve à des soirées où j’étais au lycée.
– Où On était.
– On est restés si longtemps ensemble ?
– Tem…
– Je blaguais. À l’époque je le voyais simplement comme l’ami de mon frère. C’est vraiment à cette soirée où ça s’est débloqué dans mon esprit.
– Parce que vous vous êtes embrassés langoureusement et qu’il a glissé quelques doigts dans ta culotte ? »
Elle leva les yeux au ciel. Shikamaru n’avait jamais eu accès à sa petite culotte, ok ? Pas qu’elle n’en ait pas eu envie à l’instant T. Elle avait pourtant fait le choix le plus juste. Il avait Konan, elle n’aurait risqué pour rien au monde d’être la responsable d’un couple brisé.
« Tu es restée son amie, pourtant.
– Je n’allais pas l’ignorer. Nous avons bien été amis avant d’être autre chose tous les deux, non ?
– Je ne pense pas.
– Arrête de parler de Nous, Sasori, s’il-te-plait.
– Tu aurais du t’éloigner, non ? Qu’est-ce qui t’a fait rester si proche de lui ?
– Après cet évènement j’ai repensé à ce que je savais de Nara. Ce qu’on me racontait de lui. Et aussi de ce que j’en voyais.
– Je ne comprends pas. »
Shikamaru Nara, aux yeux d’une Temari troublée, était débrouillard, cultivé et malin. Il avait un sourire fatigué mais franc, des manières agaçantes et un tempérament relativement calme. Il ne ressemblait pas vraiment à la blonde et c’est certainement ce qui l’avait le plus attiré.
Et puis il embrassait bien.
« Passe-moi les détails, je t’en prie. »
Malgré ses réflexions déplacées aux sujets des femmes, il restait toujours assez droit pour ne pas passer pour un vulgaire misogyne.
« Quel est le problème alors ?
– Tu ne suis donc rien ? souffla Temari en s’affaissant. Il s’est tapé… Un nombre incalculable de filles. Des lettres de l’alphabet, putain.
– Et alors ? On a tous des passades de notre vie dont on n’est pas forcément fier. Ne te laisse pas abattre par toute cette concurrence, appuya le roux en se relevant.
– Qu’est-ce que t’essayes de me faire comprendre, abruti. »
La blonde avait bien trop peur de comprendre ce qu’il avait en tête.
« Tu le veux ce mec ou pas ? »
Le voulait-elle ? Elle en était amoureuse, les frasques qu’il avait infligées à son entourage ne la motivaient pas mais elle restait accrochée à l’unique fait qu’il avait de l’importance à ses yeux.
« Oui.
– Alors casse la gueule de toutes ces pétasses.
– Euhm.
– Verbalement. Ne leur casse pas le nez, s’il-te-plait. Je sais que tu en as la force. »
La blonde fronça les sourcils. Était-elle prête à faire face à Shikamaru de nouveau ? À le pardonner. Il fallait qu’elle le pardonne. C’était le plus gros du travail.
Elle ne le ferait qu’à une seule condition.
« Allô Kiba.
– Hé, coucou beauté. Que me vaut le plaisir de cet appel ?
– J’ai une question à te poser.
– Je t’écoute. »
La blonde inspira longuement, son cœur s’emballant.
« Après que je sois partie, en trouvant Tayuya et Shikamaru ensembles… Est-ce que Shikamaru est passé à la lettre U ? »
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