P, Q, R, Voler dans les airs
Phon-pon avait été une proie facile, une petite chinoise, la seule de la fac, sans amis et presque sans-abri puisqu’elle vivait à deux heures en transports du campus. Lui proposer de dormir chez lui pour être à l’heure à l’examen le lendemain n’avait pas été bien difficile, niaise comme elle l’était de pouvoir arriver fraiche comme une rose le lendemain matin.
Mais il lui avait sauté dessus dès le pas de sa porte passé. Pauvre petite chose d’origine chinoise qui ne demandait qu’un logis de fortune.
« Je l’ai déglingué. Vraiment. Je crois qu’elle va me coller encore un moment.
– Je crois surtout que tu l’as dépucellée, Shika, lança Tenten en haussant les sourcils.
– Oh, arrête ça, tu veux ? l’arrêta Kiba. Y’a-t-il encore des pucelles dans le campus franchement ?
– Effectivement, rehaussa la brune en se relevant. Tu crois vraiment que les frères de Temari lui auraient laissé assez de liberté pour qu’elle puisse se taper le mec avec qui elle sortait avant ? »
La brune, fâchée par la tournure de la discussion, préféra prendre ses affaires et s’en alla de la bibliothèque d’un pas lourd.
Kiba regarda Shikamaru avec insistance. Temari était donc possiblement vierge, une probabilité que Shikamaru n’avait jamais envisagé, persuadé que, dans l’éventualité où (une sur un million) il arriverait à mettre la blonde dans son lit d’amour, il passerait pour un gland qui baisait comme une mouche.
Un poids en moins, s’avoua-t-il en souriant, plongé dans ses pensées jusqu’à ce que son brun d’ami lui mette un coup dans les côtes.
« Hé, t’as entendu ça, Nara ? »
Ça oui, il l’avait entendu, et plutôt deux fois qu’une. Il se prenait à imaginer quelques scènes torrides qu’il aurait pu faire subir à la blonde dans l’éventualité où… Où.
Mais NON. Parce qu’il avait fait un choix. Le choix de dénigrer ses propres sentiments pour avancer son pari qui se finissait dans quelques mois. Dans deux mois tous piles en fait.
« Ouais. Et je m’en tape. »
Il fila, d’un pas presque aussi lourd que celui de Tenten.
Avant de rentrer dans le mou d’une nouvelle poule au prénom original. Quintus. D’une origine, somme toute, inconnue (et il s’en fichait comme de sa première couche). Pas vraiment le genre de fille qu’il appréciait le plus mais il n’en avait plus grand-chose à faire. Un pari, c’est un pari.
« Elle a été vraiment sympa. Je crois que c’est la première fois depuis que j’ai commencé ce stupide pari qu’une femme me montre un minimum de respect et ne me voit pas uniquement comme une bite à enfourcher.
– Tu te fais des idées, pauvre Shikamaru, marmonna Ino Yamanaka, ex petite-amie de Chôji Akimichi.
– Explique-toi. Je ne comprends pas vraiment ce que tu sous-entends.
– Tes exploits sexuels n’ont plus grand-chose de secret depuis quelques jours. »
Fatality.
Simple Nara qui, benêt de première, s’était imaginé que personne n’aurait vent de ses exploits avant qu’il n’en ait fini avec. C’était raté.
Il fixa lourdement la blonde Yamanaka qui leva les yeux au ciel en haussant les épaules.
« Ne me regarde pas comme ça. Je n’ai rien dit. À personne. Pas même à Chôji. »
Elle le tenait par les couilles avec cette dernière phrase. Elle pinça la bouche et continua : « Je n’ai aucun intérêt à dire que j’ai refusé de coucher avec toi, tu sais. Ta réputation te précède en vérité. Je ne sais pas ce que tu as fait à ce groupe de colocataires mais elles murmurent ton nom à toutes celles qu’elles croisent. À croire que… tu t’es toi-même chargé de leur dire qu’il te fallait d’autres femmes pour compléter ton palmarès. »
Ino se leva et s’en alla de l’amphithéâtre en plein exposé sans prendre la peine de s’excuser auprès de qui que ce soit.
Elle avait soulevé une problématique de premier ordre. Toutes les étudiantes de la faculté étaient donc au courant du pari, ou pensaient-elles qu’il était un phallus sauvage en recherche de vagin ? Sombre question…
À la fin de l’heure il quitta la salle et percuta celle qu’il ne voulait voir en aucun cas tant qu’il ne se serait pas débarrassé de son pari. Elle lui tomba dessus, laissant s’envoler ses affaires partout dans le couloir.
« Shikamaru, putain. Qu’est-ce que tu fous à être aussi lent, merde ?
– Pardon, Tem’. Mais si tu regardais où tu vas ça n’arriverait peut-être pas. »
La blonde se releva et ramassa ses affaires une à une, aidée d’un Nara qui ne savait pas s’il devait discuter avec elle ou non, au risque de ressasser ce sujet qu’il ne voulait pas aborder avec elle.
Le sujet le devança alors. Sous la forme d’une Rin.
Rin, élève et assistante en lettres de la faculté qui, visiblement, venait de se rendre compte de l’existence du brun.
« Bonjour, Shikamaru. Je suis Rin. Je vais avoir besoin de toi bientôt. Pourrais-tu m’appeler à ce numéro rapidement, s’il-te-plait ? »
Elle lui tendit un papier et s’éclipsa en lui jetant un clin d’œil terriblement révélateur.
« Je vois que tu ne chômes pas, en tout cas. »
Sans réaliser complétement ce qui se déroulait, Shikamaru se tourna vers une Temari renfrognée qui avait finalement récupéré toutes ses affaires. Sans même prendre la peine de lui dire au revoir, elle s’en alla, d’une démarche qui en disait long sur son humeur.
Ça signifiait quelque chose, il l’espérait.
« Bien sûr que ça signifie quelque chose, bougre d’imbécile, clama Kiba le premier à qui il raconta cette histoire. C’est de la jalousie. De la pure jalousie. Elle voit que tu lui files entre les doigts. »
« Bien sûr que ça signifie quelque chose, banane ! rit Chôji en nettoyant un verre. Elle commence à développer des regrets. Après tout, elle avait une occasion d’être avec toi et elle l’a bêtement laissée tomber. Il ne lui reste plus qu’à regarder à quel point tu t’éclates sans elle. »
« Bien sûr que ça signifie quelque chose, assura Tenten en levant les yeux au ciel. Tu la dégoutes. Quoi ? Ah. Oh. Je ne savais pas que tu avais le béguin pour elle. Ce qu’elle m’a dit ? Que tu avais l’air fatigué par toutes les femelles que tu mettais dans ton lit… Oh, et elle a rajouté qu’elle espérait que tu te ferais dépister avant la fin de l’année.
– Ne l’écoute pas, rajouta Ino en donnant un coup de coude à la brune. Tenten dit ça parce qu’on est toutes les deux au courant que vous vous êtes paluchés l’été dernier. Un secret ? Non. Temari ne sait pas garder un secret. Chôji non plus de toutes manières. Ce que je ne comprends pas c’est que vous vous tourniez autour et que ça ne fonctionne pas. »
« Bien sûr que ça signifie quelque chose, fils ingrat, lança madame Nara à l’autre bout du fil. Mon chéri, je ne sais pas dans quelle situation tu t’es fourré mais s’il y a bien une chose de sûre, c’est que si tu la laisses filer sous prétexte que tu es un aimant à femme, tu peux oublier de passer des vacances reposantes ici. »
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